
Disclaimer : Je ne suis ni journaliste spécialisé ni expert en mobilité électrique. Cet article reflète uniquement mon expérience personnelle de propriétaire d’une Vmoto Stash depuis mi-septembre 2024. Les observations partagées ici sont subjectives et peuvent varier selon l’usage, les conditions météo et l’entretien de chaque véhicule.
Mon usage quotidien
Depuis que j’ai ma Vmoto Stash, j’effectue un trajet domicile-travail de 75 km par jour, 3 jours par semaine. Mon parcours mélange routes nationales, voies rapides 2×2 voies, et traversées de bourgs. Pour être transparent sur ma conduite : je roule en mode éco sur les nationales et dans les bourgs, en respectant scrupuleusement les limitations au GPS (le compteur étant optimiste de 3 km/h au-delà de 50 km/h).
Les modes de conduite que j’utilise :
- Mode éco : 77 km/h réels (mon mode principal)
- Mode normal : 95 km/h réels (sur 2×2 voies principalement)
- Mode sport : à 110 km/h réels (très occasionnellement, surtout pour les insertions)
L’importance de la gestion thermique de la batterie
Une chose que j’ai rapidement acquise : une prise électrique connectée pour programmer la fin de la charge de ma moto juste avant de partir. Résultat ? Une batterie plus chaude qui perd moins de pourcentage sur les premiers kilomètres. La température de la batterie joue énormément sur l’autonomie de cette moto.
Par 30°C, faites-vous plaisir !
Par 2°C à 110 km/h, serrez les fesses, car les pourcentages de votre batterie qui font fondre !
Comptez au moins 10 %
tous les 5 kilomètres…
Impact sur les temps de trajet
Un aspect important à considérer : ces stratégies d’économie d’énergie ont un coût en temps. Mon itinéraire compte trois sections de 2×2 voies où je peux théoriquement rouler à 110 km/h si j’utilise le mode sport :
- Section A : 3 km
- Section B : 7,5 km
- Section C : 4,5 km
En pratique, j’ai souvent évité les sections A et C pour économiser la batterie, ne gardant que la section principale de 7,5 km.
Mes relevés montrent que :
Type de trajet | Temps moyen | Différence |
---|---|---|
Trajets « normaux » (3 sections en sport) | 40-45 minutes | Référence |
Trajets contraints (1 section en normal) | 46-52 minutes | +6 à 7 min |
Détours complets par routes secondaires | Jusqu’à 60 minutes | +15 à 20 min |
Mes relevés en Automne
Après avoir compilé mes 29 relevés de novembre-décembre 2024, voici ce que j’observe :
Consommation moyenne
Sur mes trajets quotidiens d’environ 37 km (aller simple), je consomme entre 33 et 44% de batterie selon les conditions. En moyenne, cela représente environ 0,95 à 1,2% par kilomètre.
Impact de la température
L’effet de la température extérieure est indéniable :
À 14°C
Consommation optimale
33-35% pour 37 km
À 8-10°C
Consommation modérée
35-38% pour 37 km
À 1-6°C
Consommation élevée
38-44% pour 37 km
Le froid hivernal a clairement un impact, mais rien de dramatique pour un usage quotidien.
Conditions météo : la réalité du terrain
- Pluie + vent à 85 km/h : consommation maximale observée
- Brouillard : légère surconsommation due à l’humidité
- Temps sec même froid : consommation maîtrisée
La pluie et le vent sont mes vrais ennemis. Mes pires consommations correspondent systématiquement aux jours de mauvais temps.
Le facteur « conduite » : entre contrainte et adaptation
Soyons francs : j’ai parfois dû rouler en mode normal (95 km/h Chrono) au lieu du mode sport (110 km/h) sur les 2×2 voies, mais ce n’était pas un choix confortable. Cette limitation s’imposait quand je voulais m’assurer de boucler l’aller-retour complet sans recharge intermédiaire, quelles que soient les conditions météo.
Rouler plus lentement sur 2×2 voies n’est jamais une situation idéale en termes de sécurité et de confort.
J’ai même parfois contourné complètement les 2×2 voies pour emprunter des routes secondaires plus économiques en énergie. Paradoxalement, j’ai redécouvert le plaisir des virages et des sorties de rond-points en moto ! Mais encore une fois, c’était une contrainte d’autonomie, pas un choix de plaisir de conduite.
Les apprentissages pratiques
Ce qui marche bien :
- La charge programmée pour terminer au moment du départ
- Le mode éco
Ce qui consomme plus :
- Les accélérations franches (en mode sport)
- Le mode sport prolongé sur 2×2 voies
- Les mauvaises conditions météo
La contrainte :
La nécessité d’adapter son itinéraire et la vitesse selon les conditions météo et le pourcentage de batterie restante.
Mon bilan après 3 mois d’usage : l’autonomie sous la loupe
L’objectif était clair : réussir à parcourir mes 75 km quotidiens sans recharge intermédiaire, même dans les pires conditions hivernales.
Mission accomplie, mais à quel prix ?
L’autonomie théorique vs la réalité
Le constructeur communique sur 180 km d’autonomie (à 45 km/h avec un pilote de 75 kg), chiffre qui fait rêver mais pour lequel on s’attend à relativiser. Dans le manuel de ma moto est écrit noir sur blanc « 80 km (conditions EU-V) ». Erreur de traduction ou mesures plus réalistes ?
Avec mes 75 km quotidiens consommant 66 à 88% de batterie selon les modes de conduite et les conditions, cette seconde donnée colle bien mieux à la réalité.
Les points positifs :
- Autonomie suffisante pour mes besoins quotidiens (juste)
- Consommation prévisible une fois qu’on connaît ses habitudes
- Possibilité d’optimiser sa conduite pour gagner en efficacité
Les points d’attention :
- Nécessité de bien optimiser la charge pour réchauffer la batterie
- Impact réel des conditions météo à anticiper
- Frustration d’être obligé de rouler moins vite sur 2×2 voies
- Compromis temps/autonomie pas toujours évident
- Courbe d’apprentissage pour optimiser sa conduite selon ses contraintes
En conclusion
Après ces premiers mois d’utilisation intensive, la Stash répond à mes besoins, même si cela a parfois exigé des compromis que je n’avais pas anticipés. L’autonomie « juste suffisante » oblige à des choix de conduite contraints – rouler plus lentement que le trafic ou faire des détours – qui ne sont pas toujours confortables.
Cependant, ces défis m’ont aussi fait redécouvrir certains plaisirs à moto : les routes de campagne plutôt que les 2×2 voies, une conduite plus réfléchie, une meilleure connaissance de ma machine. Passer à une moto électrique implique une approche très différente d’une moto thermique, avec ses contraintes (anticiper ses trajets, durée, vitesse, point de recharge…) mais aussi ses bénéfices (silence, faible entretien, impact environnemental à long terme, accélérations franches…).
Laisser un commentaire